Ce weekend devait être une pause dans un quotidien et une aide pour la grande reprise de mon coéquipier PingouiN. Objectif passer de bons moments et alléger les à-côtés de PingouiN pour qu’il profite et se concentre sur le principal.
Et Clairement, « j’aime quand un plan se déroule sans accros »… Quoi que…
Jeudi fin d’aprèm, ayant l’âme d’un aventurier depuis notre roadtrip de cet été (et aussi car cela reste le moyen de transport que je supporte le mieux avec ma hernie), je pars en moto rejoindre mon coéquipier et les autres au circuit Carole.
Repaspéro, grosse soirée, bons moments ! #CoucheLeToude. Cet instant ou la MonstersRace permet de « noyer » son quotidien (plus ou moins difficile) dans une vague de partage. De quoi figer temporairement le temps et tous les tracas qui l’accompagnent. Vendredi matin, je vais me coucher (4h30)… Aïe !
Vendredi, réveil matinal (8h30) par les premiers bruits de motos… Aïe ! Il est bien là l’unique point positif à ne pas rouler. Aujourd’hui, l’objectif est de tripoter la tige d’embrayage du SV de PingouiN pour ne plus qu’il patine en pleine charge, tester les nouveaux réglages et passer les pneus secs car la pluie du matin laissera une piste sèche pour ses 2 sessions de l’après-midi. L’ensemble bouclé, ce premier roulage sur le sec semble bien se dérouler et le retour est positif malgré une fatigue corporelle notable. Un très bon point après 1 année sans piste et une chute marquante comme dernière expérience. J’admet que même si 2020 est pour moi l’année de liaison pour la saison 2021, j’ai un petit pincement en voyant les potes faire mumuse sur la piste.
Juste avant la seconde et dernière séance de test, Gilou passe me voir et me demande si j’habite loin… non… Il me propose d’aller chercher mes affaires de piste. L’homme au physique imposant est étriqué dans sa combinaison au point de lui créer des malaises dans certaines conditions sur piste, allant jusqu’au voile noir sur la dernière session (et je vais vite comprendre le pourquoi du comment). Je lui propose de, oui, prendre mes affaires, mais pour lui prêter ma combinaison dans un premier temps, pour voir si il est mieux dedans et lui demande d’attendre la dernière session de mon coéquipier pour que je puisse suivre son évolution. Deal !
PingouiN repart, c’est de mieux en mieux. Visuellement, les tracas de l’année passée qui avaient laissé place à des angoisses ont disparu. Il est prêt pour le lendemain !
Après cette session, j’enfourche mon épave et fait un petit aller-retour à la maison pour récupérer le matos. À mon retour, je dépose la combinaison à Gilles. Un deal est conclu : Il fait la première des 2 qualifs du lendemain, si ça va mieux (avec sa ou ma combi), il continu, sinon, je prends la suite (2nd qualif et courses). Je suis certain que si il prend soin de lui ce soir, le lendemain ira nickel. Pendant mon trajet, j’ai loupé le changement de gomme de mon coéquipier… Seul (avec des gars de la MR) à se faire chier à faire sauter la gomme… Je dévie de l’objectif ! La soirée commence et, tellement confiant sur l’évolution positive de Gilles, je me couche une fois de plus le samedi matin (2h30) … Aïe !
Samedi, réveil en douceur au son des première qualifs (8h30). Petit dej pépouse. Je passe voir Gilou pour voir comment il va. Gilou, moi au bout de son doigt, me disant, tu roules dès la première. L’homme est cassé, il a mal partout, il ne veut pas risquer quoi que ce soit. Et il ne veut pas avoir monté sa moto pour rien… La course effrénée est en marche ! Certificat médical, inscription pour l’assurance, CT des fringues, je cours dans tous les sens. Pas le temps de réfléchir et prendre le recul nécessaire pour me dire que je vais rouler sur le dernier fleuron de Yamaha… Un R1 2020 full électronique ! Il est 10h15… ma famille arrive et c’est l’heure. Après un léger briefing (mode B, traction en 6, glisse en 2), je pars sans même expliquer à madame le pourquoi du comment je me retrouve sur une moto. Le trajet entre les paddocks et la piste laisse place à un moment de doute… Je suis assis sur plus de 15000€, je n’ai pas pisté depuis 1an et je ne connais pas la meule… On entre en piste !
La moto est docile, elle se laisse bien aller, pas lourde, un rail en virage, le genou touche vite, je suis très vite à l’aise. Je dédie cette session à la découverte de la moto. 15mins c’est rapide ! 1ere chose, le physique tient bien (merci la perte de poids !) et je me sens extrêmement à mon aise et en sécurité sur la moto. Je sens qu’elle peut tirer le meilleur de moi-même (et non l’inverse !). Les résultats sont déjà dingues. 5ème avec un 1:11.575.
Mon record en 6ans de piste sur ce circuit. Au vu des résultats, Gilou fait monter la pression… Il exige un podium (Mr a des désidératas) ! Je suis un pilote usine, « ma moto » trône dans le « box » Citybike34. Pas le temps de dire ouf, elle est déjà sous couverture, pression de pneu, essence, etc. Dingue ! Le repos avant la Q2 est maigre. Je discute avec madame, je m’endors sur un flanc de tonnelle et je suis vite de retour sur la bête ! l’objectif : travailler le regard et les trajectoires. Je suis toujours de plus en plus à mon aise. L’électronique prend part à cette qualification, le traction gère la puissance en ligne droite, laissant la roue avant en apesanteur sur plusieurs dizaines voire centaines de mètres, le freinage est puissant et semble être retardable à l’infini, mais en para, la moto me fait des grosses glissade… je sors. Lolo et guitou me conseillent de re-rentrer pour la faire refroidir et profiter de la fin de Q2 pour un entrainement au départ (ma hantise avec cette moto surpuissante). Fin ! Je termine 5ème en 1:09.888 impensable ! La conclusion de la fin de matinée est que la limite c’est l’homme qui l’impose. Boogy me conseillera de plus faire confiance à la moto sur les glisses : « ne coupe pas ! laisse-la aller, elle va gérer ». Ba oui ! Facile à dire…
Il est temps de se poser ! La course 1 est à 15h35, je serais au milieu de la seconde ligne.
Une sieste est de mise… entre les couché tardif, les nuit courtes, l’accélération du weekend, je souffre un peu. Pile à cette sieste, notre bon Cranb arrive !
C’est l’heure. On rentre en piste. Je suis milieu de la seconde ligne. Ma seule crainte est de mal gérer la cirette de ce monstre de puissance. Le tour de warmup sonne comme un entrainement, et jusqu’à Charlie, le tas de devant ne lâchera rien. On revient tous paisiblement au départ.
Feu rouge, penché sur l’avant, extinction, full poignée ! Le départ est pas pire. À Alpha, je rends trop tôt et j’offre quelques places. J’ai plus tout en tête, mais je dois être 6 ou 7ème. Je me souviens qu’il faudra au moins 5-6 tours pour que « tout reprenne sa place ». J’ai dû forcer pour doubler Yann et Lopette est un lièvre convainquant. Je me rapproche sur la première moitié de course jusqu’au moment où je passe, mais il me repasse de suite…. Certain qu’avec un tel rythme j’allais exploser, je rends pour aviser par la suite. Je me relâche et m’offre même quelques posés de coude à Delta. À environ 4 tours de la fin, je constate que l’écart ne s’est pas agrandi. Aller, on réessaye ! je ré-augmente le rythme, je force sur les freinages ! Sur l’avant dernier tours je suis au contact!
Je sais que la dernière ligne droite sera ma dernière chance, il sait que je suis là, on sait que ça va partir sur une pesée des cerises au freinage. Ma stratégie est de forcement freiner plus tard ! Il freine et je temporise mon freinage. Il est pas mal inter et ne me laisse pas grand-chose pour passer. Je force l’inter avec un gros freinage. Mais trop gourmand et manquant de confiance, ce dernier se prolonge un peu trop et m’empêche de prendre la corde. Profitant de la brèche, il recroise et me passe inter tout en écartant à l’accel, quand moi je casse le virage pour tenter de le prendre à la puissance à sa droite.
Une passe d’arme épique qui mènera à sa victoire (dans ce combat) et me fera louper la 3ème place de 0.054sec. Mais je ne retiens que cette gestion de course et se finish me rappelant celui de Ledenon avec Rudy. Merci Lopette !
La journée ce termine en beauté. Je suis défoncé, rincé par cette remonté et cette bataille. La promesse est faite avec Lopette : demain on remet ça !
Même si je ne fais pas podium, j’espère avoir répondu en partie aux attentes de Gilou et d’être à la hauteur du team Citybike 34.
Après une sieste tardive, l’apéro de multianniversaires/naissance, séance photos et une raclette viendront clôturer la soirée. Cette soirée sera une découverte de nos nouveaux pilotes. Ou les #SixtyNine étaient de la partie. On a eu du grand Gilou (bis) : « avec que dieu préserve le Rock&Roll et le circuit Carole ».
Je ne tarderais pas et vers 1h je serais au lit pour favoriser le plaisir en course demain.
Dimanche matin, je visais une grasse mat mais à 8h30 l’endurance sonne le réveil. Le petit dej se fera au chô et au sec. J’entamerais un petit rangement d’affaire en avance de phase. Le corps est raide de la journée passée, mais globalement pas de soucis de hernie à déclarer suite aux folies de la veille.
On a le temps de se détendre, de réveiller le corps, de déjeuner les bonnes grillades de Cranb et sa petite salade devant un GP.
Et même d’accueillir madame, le père et les potes Nikkor (en bonne compagnie), Clem et Morgane avant le départ. Il est bientôt temps. Gilles me rappelle que le podium n’est pas une option et que je peux encore et toujours freiner plus tard !
Aujourd’hui, je suis en première ligne à gauche, car c’est grille inversée sur les 2 premières. En prenant la direction de la piste, je me dis que cela sera compliqué de faire mieux que la veille, mais qu’il y a moyen de s’amuser !
Tour de position, warmup, position, feu rouge, extinction, gazz ! Je démarre pas pire mais une fois de plus je rends trop tôt… trop les pétoche de me faire découper sur l’angle. Du beau monde est passé, entre autre Richard, Kiiwii, Yann, Coolti et Lopette sont devant moi. Coolti me donne du fil à retordre et Yann est mon prochain lièvre ! Fin de 2ème tour, en passant la ligne je poursuis Yann qui colle Lopette qui se fait doubler par Richard. Au moment de la manœuvre de Richard, un fait de course amène Lopette à chuter, le tout devant nos yeux (Yann et moi-même). Une chute horrible et sans fin. Un violant rappel à l’ordre dans notre sport… Certain de la violence du choc, je rends un peu… Mais à Golf, le drapeau Jaune est de sortie ! What ! Je pensais que la course serait annulée ! Sur la ligne droite d’Hôtel, je constate que Lopette semble aller bien ! Il faut y retourner !!!
Yann est ma cible(7). Avec ses freinages de trappeur, il est compliqué à doubler. Il accélère fort et freine fort, mais son point faible c’est la vitesse de passage en courbe. Son tank frotte partout et ça le contraint dans la conduite. C’est comme cela que j’arriverais à bout de lui, d’autant plus que c’est officiel : je fais corps avec la moto (et non l’inverse). Je suis en crabe dans para à chaque accélération et je comprends le langage de la glisse de la moto. Sur l’angle, la moto tourne sur elle-même à la ré-accélération, une sensation folle qui n’ébranle pas ma confiance en la moto (plutôt l’inverse même). Prochain lièvre : Kiiwii. Lui il est rapide en courbe et freine très fort mais son 600 manque d’allonge en ligne droite. Après plusieurs passes d’armes, un quasi contact, des passes bloc et autres, je fini par garder le lead et joue la carte de fermer toutes les portes. Après 2 tours de ce type de stratégie, j’ai gagné du terrain et reprend des trajectoires cohérentes. Je me détends, pose du coude à Alpha et Delta et en profite pour faire un tit doigts à PingouiN en le doublant (Juste avant sa panne). Les 2 derniers tour c’est Killian qui me fera claquer des fesses en remontant comme un boulet de canon. Il ne fallait pas beaucoup plus de tour pour que j’y passe.
Fin de course: 2ème ! Ah bon ? Et Oui Boogy offre une place suite à une chute sans gravité.
Clap de fin ! Gilles est comme un ouf. Je suis félicité dans tous les sens. Impensable.
Mon meilleur chrono sur cette course sera de 1:08.226 (à moi pour plus tard: « tu peux le refaire, bouges toi le cul »)
Avec le malheur de Lopette et la chute de Boogy, je grimpe sur la 2ème place du général de course. Le Show du samedi après-midi ne sera pas du même acabit. La moto peu modifiée et de pret ne repondra pas au critères pour grimper en haut du tableau.
Un weekend qui devait être soirées et mécaniques se termine en podium…
Rangement, partage, etc… Après discussion avec Gilles, il n’attendait rien de plus qu’un podium de ma part… Mais cela n’en restera pas ainsi.
Et la fin de l’histoire, elle est bien là (enfin !). Si Gilles faisait des malaises dans sa combinaison un poil étroite c’est bien parce que son grand cœur l’est déjà dans son corps.
Le tout clôturé par l’habituel « Mcdo » (là c’était BK) de fin avec les débriefings, la rigolade et ce sentiment grisant de fin de colonie.
Je retiendrais:
– qu’un bon régime et une bonne moto ca change un homme.
– qu’une passion peut (encore) se vivre avec une hernie.
– que même si je m’y suis préparé, être sur le bord de la piste est bien difficile à vivre.
A Gilles, Merci ! (C’est maigre…)
A mon coéquipier que j’ai abandonnée, à ma famille et mes amis venu me voir, au coup de fil cochon, au team citybike34, aux potes de la MR qui nourrissent cet évènement pour qu’il perdure, au staff qui prépare le menu, à mes sponsors (personne…), aux sponsors de la MR, à Antoine.
Merci.
Kisscouille et que Dieu préserve le Rock&Roll et le circuit Carole.